jeudi 7 avril 2011

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Your place? My place?”
Chez moi donc, où nous avons rejouè la scène primitive... Avec violence et impétuosité. Comme il se doit. Tes mains sèches s’emparaient de mes joues dans un rire bruyant et rauque érotique. Nos bouches gourmandises n’avaient qu’à se servir l’une chez l’autre, délicieuses salives à lècher avec fougue appétit. Et plus si affinités. Affinités donc.
Et comment! Quarante-huit heures sans sortir, d’ailleurs il pleuvait toujours, à finir les vieux paquets de pâtes.

mercredi 6 avril 2011

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Depuis que tu es partie, me laissant esseulé, je ne vais plus chez Jojo pour m’envoyer un kir à huit heures du matin - d’ailleurs je ne bois plus et je compte les jours.
Ma vie est différente désormais, la sobriété a de bons côtés. Sauf que je n’arrive plus à écrire comme avant. Les jours clairs le sont trop et les arbres beaucoup moins déchirants, des ombres filantes dans une embrasure de bus. Courants d’air évanescents.

lundi 4 avril 2011

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A vingt heures j’étais fin cuit. Notre premier rendez-vous? Sous la pluie qui nous giclait aux visages, toi ton rimel, moi mes cigarettes impossibles. Quelle idée, cette possibilité en novembre. C’est du tout moi, et toi, ton sourire d’ange. Tu riais comme une évidence, et moi j’avais sauvé mon avance au Blanc. C’était la beauté ce noir qui coulait le long de ta joue. Comme une envie de t’aimer, là, maintenant. Mais nous ne nous connaissions pas, quoique sans un mot c’était lumineux, ces deux sourires. En fait nous avions tous les deux oublié le fameux sésame pour cette fête hip-hop où nous étions conviés. Mais nous avions le ventre vide et le gosier sec. Et, bien décidés à ne pas nous quitter, nous allions flirter avec les canapés, après avoir suivi un quidam-bobo-pique-assiette pour une filature sauvage vers le bar.
Tu me suivais, ou je te suivais? Toujours est-il que nous ne nous quittions plus.
J’aimais tes mains quand elles ne lâchaient plus les petits fours; et ta bouche qui, dans le même élan les engloutissait sans ménagement. Ni sel.
Je me souviens très bien du moment où, repus de ces amuse-gueules, qui, il faut bien le dire, étaients assez dégueulasses, tu m’as attiré derrière le rideau de velours souris, pour me rouler une pelle, des plus mémorables qu’il m’ait été donné de recevoir une soirée de merde. Autant te dire que je marchais à fond dans ta combine... Et que ta langue experte au goût de champagne me faisait roucouler. Et bander.